Fêtes fatales au manoir by Hannah Dennison

Fêtes fatales au manoir by Hannah Dennison

Auteur:Hannah Dennison [Dennison, Hannah]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Policier
ISBN: 9782824634784
Éditeur: City Editions
Publié: 2021-02-03T16:04:54+00:00


17

David se leva quand Guy entra dans mon stand. Pour la première fois depuis que je le connaissais, je le vis vaciller. Guy, qui avait huit ans de moins que lui, débordait d’énergie et de confiance.

Ils portaient tous les deux une veste Barbour couleur olive. Si celle de David lui donnait l’air d’arriver directement de Londres et le classait dans la catégorie des citadins qui s’affichent en vêtements dits décontractés, celle de Guy sentait l’usure et le vécu et lui allait comme un gant.

Il me tendit un verre et déposa un baiser sur ma joue avant de se tourner vers David dont l’expression était pour le moins rigide.

Pour dissiper la tension, Guy tendit la main.

— Guy Evans, bonjour. À qui ai-je l’honneur ?

— David Wayne. Vous buvez de grand matin ?

— Prenez mon verre, proposa galamment Guy.

David ricana.

— C’était ironique.

— Vraiment ? Pourquoi ? (Guy leva son verre pour trinquer avec moi.) Santé ! Joyeux Noël !

Les nerfs en pelote, déstabilisée par le regard de David, je bus une grande gorgée de vin chaud.

— Guy est pilote d’hélicoptère à la base aéronavale de Yeovilton, dis-je.

— Vous secourez les gens coincés en haut d’une falaise ? demanda David.

— Les petits chiens plutôt. Les gens, on les laisse.

Je ris. Pas David.

— David traque les objets d’art volés, expliquai-je.

Guy fronça les sourcils.

— Ce nom me disait quelque chose. Vous êtes la version masculine de Rene Russo dans L’Affaire Thomas Crown.

— J’ai adoré ce film, m’enthousiasmai-je.

— Je préfère de loin la version originale avec Steve McQueen et Faye Dunaway, lâcha David avec un reniflement méprisant.

— Je crois que cette version passe justement au cinéma de Totnes. Il y a souvent des vieux films là-bas. Attendez… (Il claqua des doigts.) Je sais où j’ai entendu votre nom. En vous faisant passer pour un marchand d’art, vous avez retrouvé au Venezuela un tableau qui avait été volé par les nazis. C’était dans tous les journaux.

— Guy s’y connaît en peinture, glissai-je.

Au lieu de se réjouir d’être ainsi reconnu, David parut fâché.

— Kat ne vous a pas parlé de nous ?

La situation n’aurait pas pu être plus embarrassante. À vrai dire, je n’avais guère évoqué mon passé avec Guy. Nous n’avions pas eu l’occasion de nous voir assez souvent pour nous aventurer sur ce terrain. Et quand je l’avais interrogé sur les circonstances de son divorce, il s’était contenté de dire : « Je ne pense jamais au passé. Il n’y a plus personne là-bas. »

— Dites-moi tout, lança Guy.

David me regarda en souriant.

— Kat et moi étions en couple… Nous sommes restés très longtemps ensemble.

— Et vous l’avez laissée partir ? demanda Guy en riant. Tant pis pour vous. (Il me prit par les épaules et m’attira contre lui.) Je vous remercie. J’ai de la chance.

Je me préparais à encaisser une remarque cinglante de David mais il se contenta de dire :

— Vous avez raison. J’ai fait une erreur. Mais comme on dit, tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir. Je te vois à la vente aux enchères mercredi. Je vous laisse apprécier votre vin chaud.

Sur quoi, il partit.

J’étais un



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